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Voyez comme, en tombant de l’urne des nuages,
Il vient d’un cercle d’or entourer nos feuillages ;
Et sur les peupliers, qui serrent leurs rideaux,
Comme ce vieux clocher découpe ses créneaux,
Que jaunit du soleil la fuite occidentale !
Ces tissus cotonneux, dont les flocons d’opale,
De leurs reflets moirés, tapissent l’horizon,
Ou d’une ombre, qui court, caressent le gazon,
Tous ces tons gradués qu’invente la nature,
Vous ont fait, Maria, regretter la peinture !
Vous rougissez, cherchant vos pinceaux d’autrefois,
D’admire^seulement des yeux et de la voix !
Ne les reprenez pas ces pinceaux que j’envie :
Parlez, au lieu de peindre, et qu’un moment ravie,
Mon âme, comme un luth, exhale, au lieu de pleurs,
Des sons dont l’harmonie imite vos couleurs !

Déjà comme un vaisseau, qui glisse dans la brume,
Vsendra s’est voilé d’une vapeur d’écume ;