Et ce n’est rien pourtant : vous ignorez encore
Comment, avec des fleurs, on dit qu’on vous adore !
L’Amour ! nous l’avons vu, d’abord faible et tremblant,
Abriter sa naissance au fond d’un pavot blanc,
Eclater dans l’œillet, pleurer dans l’adonide ;
Dans la jonquille aussi le Dieu brûlant réside,
Et dans l’héliotrope il dort pour s’inspirer ;
Il a plus de palais qu’il n’en peut respirer.
Des tiges du rosier, que la mousse environne,
Sur le bleu mélilot il porte sa couronne,
Et passe incessamment du pudique osyris,
Aux ruses de l’acanthe, aux piéges de l’ophrys.
A peine a-t-il touché la naïve argentine,
Qu’il fane, en l’effleurant, la pauvre éphémérine.
Son berceau se balance aux épis du lilas,
Sous l’humble nivéole il prépare ses lacs ;
Irons-nous l’y chercher, ou de la fraxinelle
Faire jaillir le feu, dont son vol étincelle,
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