Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

Veut du moindre Caprice, agaçant le séjour,
De tous les dieux floraux, composer votre cour :
Je ne crains pas les dieux, je n’ai peur que des hommes.
Ces frais linosiris, ces brillans chrysocomes,
Vous diront, Élisa, que quand on doit vous voir,
Chaque instant de retard nous flétrit un espoir.
L’Impatience aussi, qui tremble et qui devine,
Meurtrit les boutons Verts, que rompt la balsamine ;
Avec la grenadille, on accepte un aveu,
L’hortensia refuse, et l’aster dit adieu.
Des regrets du tombeau le Souvenir fidèle
Gémit, agenouillé dans la morne asphodèle :
Le fier Dispensateur de l’immortalité,
Sur la riche amaranthe, étend sa royauté ;
Mûrissant sous les eaux, où flottent ses alarmes,
Comme un talent profond sous le voile des larmes,
Le nymphsea sublime, en demeurant obscur,
A la Gloire, qui pleure, offre son lit d’azur ;
Et le laurier hautain, repoussant le Génie,
Le renvoie habiter la pensive hélénie.