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La Douceur s’échapper des rideaux de la mauve,
Ou quittant les grenats d’une hypocrite alcôve,
Du parjure safran fuir l’Infidélité,
Ne vous étonnez plus que l’homme ait inventé
De prêter à ces fleurs, au lieu de la parole,
Un reflet des esprits, que berce leur corolle
Vous apprendrez ainsi comment l’Enchantement,
Sous la rouge ipomée, enveloppe un serment,
Pourquoi l’Absence en deuil, ou le muet Veuvage,
Cherche au fond des forêts la bruyère sauvage ;
Pourquoi, sans le savoir, tour à tour on chérit
L’osmonde qui s’afflige, ou l’armoise qui rit ;
Pourquoi la Vérité, fidèle à la fougère,
Fuit du lobélia la pourpre mensongère :
La nature, en un mot, n’aura plus de secrets,
Et ses plus sourds échos seront tous indiscrets.

Épions leurs prisons : l’errante poésie,
De vos yeux curieux conductrice choisie,