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Puis-je compter long-temps sur une étoile heureuse ?
Comme des cieux du nord la boussole amoureuse,
Mon âme, en se fixant, ne cesse de trembler.
L’avenir peut, sans doute, au présent ressembler :
Mais vous qui n’aimez pas, qui, rieuse et légère,
Semez, sans y penser, votre éclat sur la terre,
Et sur chacun des fronts, qui veut vous adorer,
Laissez tomber des mots, qui laissent espérer :
Vous, dont les yeux ingrats, mais baignés de tendresse,
Sur tous également promènent leur caresse,
Qui paraissez promettre, en ne répondant pas,
Ou cachez vos refus, en répondant trop bas :
Comment supposez-vous que mon encens tranquille
Suive, sans vaciller, un astre si mobile !
Votre voix, Maria, jamais je ne l’entends,
Sans songer que ces mots, qui me troublent long-temps,
Dans une âme rivale ont retenti la veille,
Ou demain d’un flatteur iront charmer l’oreille.
Quand de ta lassitude étayant la langueur,
Un orgueilleux plaisir m’intimide le cœur,