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Si le soir nous ramène, en rappelant l’aurore,
Quelqu’un de ces mortels, que l’on rêvait encore,
Et qu’on aimait déjà, pour en avoir rêvé :
On l’accueille, on le traite en ami retrouvé,
Et ce contrat d’un jour, qu’achève une entrevue,
N’est qu’un nœud qui resserre une chaîne rompue.
Peut-être, dites-moi, qu’avant d’avoir vingt ans,
J’avais vu votre image autour de mon printemps ?
Peut-être, Maria, m’étiez-vous apparue,
Et n’ai-je ressaisi qu’une amitié perdue ?
Quant à moi, c’est ainsi que j’explique entre nous
Ces liens inspirés, qui m’attachent à vous.
Oui, pour vous rencontrer, le ciel m’avait fait naître
Je vous voyais en songe, avant de vous connaître.

Je n’étends pas plus loin mes chimères : je croi
Que l’amour, aujourd’hui, n’existe que pour moi.
Mais qui sait si l’esprit, qui n’est qu’un nom de l’âme,
Qui palpite comme elle, et comme elle s’enflamme,