Salir son chaste éclat de la poudre des camps,
Ou livrer sa faiblesse à l’air chaud des volcans ;
Que vous rapporterait son stérile naufrage ?
Comme le mimosa, que fane un jour d’orage,
Les lauriers du talent sont prompts à se flétrir ;
Avant qu’ils aient brillé, les ferez-vous périr ?
Oh, non ! ne tentez pas leur facile agonie.
Si la rage du cœur équivaut au génie,
Ordonnez-moi plutôt d’aller les disputer :
Je le sens, Maria, mes vers, pour vous chanter,
Réfléchiront du ciej. un rayon tutélaire.
Puissé-je alors mourir du bonheur de vous plaire,
Et vous, sur mon cercueil, déposer, en pleurant,
Les palmes que mes mains vous tendront en mourant !
Aussi belle qu’Inez, comme elle idolâtrée,
Qu’au rang de son époux, votre âme inaugurée
Couronne au moins mon ombre, et qu’enfin à leur tour,
Les femmes aient un nom, adopté par l’amour !
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