Avais-tu jamais vu les feux du tabernacle,
D’un tel excès d’amour éclairer le miracle ?
Malgré nos jours bruyans, et nos plaisirs distraits,
Quelle âme ne fléchit devant tant de regrets,
Quelle est l’âme d’acier, dont la trempe y résiste !
Connaissez-vous au monde une voix assez triste,
Une lyre assez morte au bonheur d’ici-bas,
Assez vivante aux pleurs, que Dieu n’épargne pas,
Des vers assez plaintifs, Maria, pour vous rendre
Ce respect de martyr au culte d’une cendre ?
Non, le plus doux langage est trop dur et trop froid :
Mais qu’on se frappe au cœur, c’est là qu’on le conçoit,
Là qu’on en sent vibrer la muette éloquence ;
Le désespoir se tait, sa langue est le silence.
Loin de moi, Maria, de vouloir mesurer,
A quel taux de douleurs vous pouvez aspirer !
Mais, pour les longs chagrins, pensez-vous qu’une femme
Ait assez de puissance, assez de vigueur d’âme ?
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