On condamne son cœur à n’être qu’un tombeau,
Où veille le regret, comme un dernier flambeau :
Quand prêtre d’un sépulcre, on y vit solitaire,
L’holocauste souffrant d’une idole de terre :
Quoiqu’on l’ait lu cent fois, qui peut imaginer
Qu’il reste au dévpùment une preuve à donner ?
Il la donne pourtant, le plus beau diadême
Qu’on ait jamais placé sur la tête qu’on aime !
Quel drame nuptial, et palpitant d’effroi,
Que cette scène unique où l’amant devient roi,
Où jeune, mais voûté, pliant sous son courage,
Et les cheveux blanchis parle froid du veuvage,
Le prince, avec sa cour, va, de son nouveau sort,
Demander au Seigneur la moitié pour un mort !
Cette fête d’orgueil, par la tristesse éteinte,
C’est la nuit qui la voit, le beffroi qui la tinte.
Le roi, les courtisans, les prêtres sont en deuil,
L’église s’est changée en un vaste cercueil.
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