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J’ai cherché les plaisirs, sans pouvoir les atteindre,
Et j’ai banni son nom, sans cesser de le craindre.
J’ai voulu, dans l’ivresse oubliant ma raison,
Passer mes souvenirs au toucher du poison :
L’opium est usé, la mémoire me reste.
Il est temps d’étouffer un écho si funeste,
Et fût-ce par îm crime, il faut l’anéantir.
Je ne te dirai pas que je songe à partir,
Je pars. La guerre existe, et j’y cours. C’est la guerre,
Qui peut seule arracher ma robe de misère.
Qu’elle me jette en place un lange de tombeau,
Ou ne laisse de moi qu’un stupide lambeau,
J’y<onsens ! Un grand peuple, endormi dans la boue,
Brise, en se relevant, sa chaîne qu’il secoue :
J’irai lui demander place à son étendard,
Et jeter ma poitrine au devant du poignard ;
J’irai, sous ses drapeaux, demander, pour m’absoudre,
Le baptême de sang que décerne la foudre.
La Pologne, qui tombe, est belle à secourir !
Si l’on ne peut pas vaincre, on peut du moins mourir.