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J’ai senti quelquefois battre, autour de mon âme,
Ces artères de feu, d’où s’échappe la flamme ;
( Mais pour que ce volcan, qui nous fut mis au cœur,
Puisse éclairer des temps l’aride profondeur,
Et, des siècles futurs entr’ouvrant le silence,
Jeter de ses éclairs la sonore opulence,
Il faut qu’un long repos ait mûri ses efforts.
Moi, l’on a desséché ma source de trésors,
Je suis éteint. L’amour, énervant mon audace,
M’a posé sur le front sa couronne de glace.
Une femme, grand Dieu ! ne peut-elle régner,
Sans mettre à vif le cœur qu’elle veut dédaigner !
Oh, qu’elle devrait bien, avare de caprices,
Crucifier notre âme avec moins d’artifices !
Fantôme abâtardi, qui maudis « ans agir,
J’existe pour pleurer ce qui me fait rougir.

Que de fois j’ai voulu, honteux de ma faiblesse,
Contre un noble avenir échanger ma détresse !