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C’est encor Maria, mais plus pure, plus belle,
Telle, qu’en la voyant, on la croirait fidèle.
Un paradis de flamme éclate dans ses yeux :
Sous le voile éthéré de ses pâles cheveux,
Je vois, comme les plis d’une robe immortelle,
Tout un monde enchanté voltiger derrière elle :
Il semble, en embrassant ce fantôme divin,
Que tout cet univers se fondra dans mon sein,
Et je reste plongé dans cette molle extase,
Qui survit au plaisir dans l’ame qu’il embrase,
Quand la bouche, qui tremble au sein de la beauté,
Sous un baiser qui meurt s’endort de volupté.

Puisque l’on est heureux, il faut bien qu’on s’éveille !
Ne croyez pas pourtant que le chagrin qui veille,
Creusant, pendant qu’on dort, son cachot familier,
Y plonge avec le jour le captif tout entier,
Et que par le réveil séparé du délire,
On pleure aussi long-temps qu’on s’est revu sourire ;