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Là j’avais des foyers, une maison rustique,
Sous des peupliers verts cachant son toit gothique,
Et parmi des rosiers jouant avec les eaux,
Bruyante des chansons de mes futurs oiseaux,
Une retraite à part, l’ermitage, où ma lyre
Demandait à ma vie un chant pour la décrire.
Au milieu des parfums dont j’étais entouré,
C’est là que j’achevais quelque ouvrage inspiré,
Et que souvent de loin, à travers mes charmilles,
Patriarche en espoir, j’ai vu mes deux familles,
Celle par qui l’on vit, celle qui vit par nous,
Autour de mon bonheur se donner rendez-vous.

Qu’il était beau ce rêve aujourd’hui si pénible !
A force d’en parler, je l’avais cru possible ;
Mais rien n’est stable au monde, hélas ! que les douleurs.
Le vaisseau, qui portait ma cargaison de fleurs,