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Oh ! c’est un mal affreux de rougir en arrière,
De reprendre, un par un, les pas de sa carrière,
Et de sentir partout qu’on eut tort d’être heureux.
Quelle transfusion de momens douloureux
S’opère incessamment dans l’abîme de l’ame !
Du présent au passé quel échange de flamme,
Quel reflux de poison, dont on est dévoré !
On revit pour pleurer ce qu’on n’a pas pleuré.
Oh ! c’est trop ! ma raison se perd dans son martyre.
Je ne veux plus penser, je ne veux plus écrire,
Je veux bannir de moi ce nom maudit du ciel,
Qui charge dans mon sein mes artères de fiel.
Je ne veux plus ainsi ressasser mon— histoire.
Assez de cette femme ! assez de sa mémoire !

We
Men love in haste, buL the? detest at lebure.

Vous croyez que je pars, pour revenir demain !
Depuis plus de dix ans, qu’il ne sait qu’un chemin,