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Et si, dans les calculs de ce terrible jeu,
Le compas de Newton a su deviner Dieu ;
Que m’importe ! Une voix descend de leur lumière,
Qui m’invite à tenter leur rive hospitalière,
Et, suivant cette voix, comme le pélerin
Suit le flambeau, qui tremble au bout d’un long chemin,
Mon âme se soulève, et déjà délassée,
Sous les brises du ciel, respire balancée.

Je cherche par mon vol à démentir mes fers :
Tantôt pour aborder ces régions d’éclairs,
Jetant mes ponts d’azur d’une planète à l’autre,
Je porte dans leur monde un souvenir du nôtre ;
Tantôt d’une comète armateur fugitif,
Du globe appareillé je gouverne l’esquif,
Et vais voir des soleils les bouillans paysages,
Sous mes agrès dorés, dessiner leurs parages.
Si quelque bruit mortel interrompt mon orgueil,
Le silence bientôt engloutit cet écueil,