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Que j’ai honte de moi, que je me fais pitié !
Parjure à mon destin, sans l’avoir oublié,
C’est en vain que je cherche à guérir ma folie,
Elle est dans chaque fil du tissu de ma vie ;
J’ai beau, pour retrouver un reste"de raison,
Balayer de mes jours les graines du poison,
Condamner ma fatigue aux larmes de l’absence,
Cette femme est partout où je fuis sa présence ;
Elle a semé partout l’aconit du chagrin,
Elle a placé dans l’air, pour me percer le sein,
Un glaive qui me suit, un dard qui me déchire
Chaque fois que je marche, autant que je respire :
C’est un astre assassin, qu’entretient mon regard,
Et j’ai, comme Macbeth, mon spectre de poignard.