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Eh, quand j’en sortirais que faire de la vie !
Quels biens y restent-ils pour tenter mon envie ?
L’amour ! — mot prismatique, et qui leurre à vingt ans,
Qu’on n’a pas dit deux fois, qu’il est vide de sens ;
La vertu ! — mot plus vide encore que la gloire ;
La gloire ! — dans quelle âme installer ma mémoire !
Elle pourrait venir, mais son charme est passé :
A quoi bon l’auréole autour d’un front glacé ?
Que ferais-je d’un nom, moi tout seul sur la terre ?
S’il m’empêchait pourtant d’y stagner solitaire,
Ce nom, que ma paresse a peur d’aller chercher !
Hélas ! il n’est plus temps maintenant d’y marcher.
Courbé sous des remords, que je combats sans cesse,
J’ai mis toute ma force à sentir ma faiblesse.
Couché dans les fossés qui bordent le chemin,
Est-ce en se lamentant qu’on en petit voir la fin ?
Non, mais la pente est rude… et ma vigueur perdue.
De son trépié natal une fois descendue,
C’est en vain qu’elle aspire à vaincre le trépas,
L’âme descend toujours, et ne remonte pas.