Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

Des lèvres qu’aurait pu souiller un pain mortel,
Son jeûne la soutient sur la route du ciel.
Qu’elle y repose en paix, tranquille et souveraine.
Tout frère de Fayel que je sois par la haine,
Une femme qui souffre est encore ma sœur.
Rassurez-vous ; jamais, de sa tombe agresseur,
Je n’irai dégrader cet ange de misère,
Qui d’un rayon céleste épurant l’adultère,
Sait à force d’amour défier le remord,
Et dans son paradis ramené par la mort,
Dépose au pied de Dieu, sans en ternir la flamme,
Le sang qu’il lui rapporte aux ailes de son âme.

Si c’est là qu’elle dort sous l’aile du Seigneur,
N’allez pas y troubler ses rêves de bonheur.
Qu’osez-vous admirer sa sublime agonie !
Je puis la célébrer, moi, qui l’aurais punie ;
Mais vous, cœur lâche et froid, perclus de vanité,
Vous, qui n’en avez rien que l’infidélité,