Vous le voulez ! c’est bien pour cette Gabrielle,
Que pleure de Vergy la dernière tourelle ?
J’accepte. Elle a souffert, et grâce à vos leçons,
On peut à leur valeur estimer ses frissons.
Qu’elle revive donc aujourd’hui sur ma lyre,
Et quand j’aurai pour vous célébré son martyre,
Vous ne reviendrez pas une seconde fois
Confier, je le jure, une autre ombre à ma voix.
Ce n’est pas que je veuille injurier sa cendre,
Mais je ne me sens pas une larme à répandre ;
Son destin que je plains n’attendrit pas mes vers :
C’est qu’en me retraçant les maux qu’elle a soufferts,
Quelqu’un gémit pour moi plus haut que Gabrielle :
C’est son sauvage époux. Pourquoi l’épousait-elle ?
Pourquoi donner sa main et réserver son cœur ?
Je ne connais devoir, ni destin, ni rigueur,
Qui puisse commander un acte involontaire.
Homme ou femme, on ne fait que ce que l’on veut faire.
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