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Peut de son cri sauvage accompagner ces vers,
Taillés comme le roc, grands comme les déserts :
Écoutez ! — Et ma voix, planant sur ce théâtre,
Osa traduire alors la vengeance du pâtre
Dont le dard rédempteur, sanglant d’humanité,
Aux rochers de Kussnacht grava la liberté !

S’il est vrai que Schiller, au fracas des orages,
Aimait à préparer l’airain de ses ouvrages,
A sentir l’aquilon, sur un lac courroucé,
Rouler avec les flots son bateau cadencé,
Comme il sentait le souffle et le vol du génie
Remuer sous son front des vagues d’harmonie,
Faudra-t-il s’étonner qu’aux lueurs des éclairs,
Dont les langues de feu lui dictèrent ses vers,
Un écho de sa lyre ait vibré sur la mienne ?
Trop faible cependant pour calquer scène à scène
Ce dédale inspiré de magiques tableaux,
Où circulent vivans tant d’agrestes héros,