Ces brouillards, qui, des monts couronnant l’édifice,
Y suspendent les plis de leur brumeux caprice,
Puis-je, en me souvenant que tu les admirais,
Ne pas les transformer pour leur donner tes traits ?
Puis-je, à travers les bois et leurs vertes arcades,
Voir un fleuve effréné secouer ses cascades,
Voir dans ses murs de fleurs un ruisseau prisonnier,
De ses baisers d’écume émailler l’églantier,
Voir des rocs tailladés les fantômes sauvages
De leurs dents de granit morceler les nuages,
Puis-je rien voir enfin, rien voir, rien admirer,
Sans y graver des yeux ton nom pour l’adorer ?
Où me réfugier, s’il faut, dans ma folie,
Emporter de mes maux ton image embellie,
Ta grâce, ton regard que mon âme a gardé,
Tout ce qui fait mourir, quand on l’a possédé ?
Tes pas sur un seul point ont parcouru le monde,
Et partout imprimant leur trace trop profonde,
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