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Avec le renouveau voici les hirondelles,
Qui baignent dans nos lacs la pointe de leurs ailes,
Et le gai loriot, rossignol du matin,
Qui fait luire au soleil ses plumes de satin.
Voici de fleurs en fleurs l’abeille qui butine,
Chaque rayon du jour éveille une églantine.
Mon esprit cependant a gardé sa langueur,
Et l’hiver engourdi ne me sort pas du cœur.
J’ai changé de tristesse, et non pas d’habitude ;
C’est que la prévoyance est une morne étude,
Qui jette un voile noir sur toutes les saisons ;
L’ame sans avenir n’a pas deux horizons.
L’ennui fane, en naissant, nos plus pures délices,
Et de nos plus beaux champs dévore les prémices.
Voilà pourquoi je pleure, et pourquoi mon amour,
Au milieu du printemps, n’en sent pas le retour.

Comme j’étais joyeux au sortir de l’enfance !
Mon incrédulité défiait la souffrance,