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Respirer au soleil l’air vivant de la terre,
Dis-nous de l’Océan quelque profond mystère…
Hélas ! pauvre plongeur, pourquoi loin des humains,
Te percer sous les mers d’audacieux chemins ?
Qu’en as-tu rapporté ? des yeux sombres et ternes.
Ephémère habitant des humides cavernes,
Ton front jeune et vermeil a pâli loin du jour :
Ton cœur, comme au départ, ne bat plus plus au retour.
On dit qu’au fond des flots, couchés âges par âges,
On peut voir les trésors qu’amassent les naufrages,
Et pour y parvenir, tu n’as pas hésité
A porter dans le gouffre un pied inusité.
Quel rêve d’Arabie égale en opulence
Ces états sablonneux, où règne le silence !
Tu vas quelque minute y régner à ton tour.
Pauvre roi d’un moment, exilé dans ta cour,
Un rayon de soleil vaut mieux que ta couronne.
Quel métier que ta vie aride et monotone !
Dans ta tombe orageuse, agité par le sort,
Que tu dois envier une immobile mort !