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Avoir, pour absorber l’éclat qui me dévore,
Une âme à chaque sens, des yeux à chaque pore.

O misère de l’homme, enfermé dans sa chair,
Qui ne peut respirer tout ce qu’il lui faut d’air,
Et qui, voyant toujours plus loin que sa portée,
Epuise en vains élans sa force garrottée !
Pitoyable néant du cœur et de l’esprit !
Sous nos lèvres toujours l’expression tarit.
L’univers nous appelle ! on rencontre une femme.
On l’aime ! et l’univers, à ses pieds, nous réclame.
Pour chanter sa maîtresse, on déserte les cieux !
On les retrouve en elle, et nos sens curieux,
Qu’entraîne tour à tour une double manie,
Vont se heurter partout aux confins du génie.
Veut-on de l’infini lever les plans épars ?
On se perd. Les voit-on, groupés sous ses regards,
Sous des traits palpitans condenser leur richesse ?
Leur perfide splendeur éblouit la faiblesse,