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Mon cœur infatigable est partout sur tes pas :
Quoique indigne du dieu, ne l’abandonne pas.
Laisse-moi t’entourer d’un encens de prière.
Du cygne qui s’éveille à son heure dernière,
Quand, sous ses yeux éteints, il voit d’un ciel levant
Flotter, à plis d’azur, le miracle mouvant,
Que le chant de départ soit mon cri d’existence,
Et son cri d’un moment le chant de ma constance !
Vivant dans cet Eden, dont il meurt convaincu,
Que je puisse mourir, comme j’aurai vécu,
Et de mes yeux, baignés de clartés immortelles,
Voir mon éternité briller entre tes ailes !

Oh ! Maria, l’amour n’est pas un feu moqueur,
Qui, dans un jour brûlant, glisse au vide du cœur !
Pouvoir surnaturel, infusé dans la vie,
S’il n’est pas la lumière, il l’a du moins ravie,
Et nous prodigue en roi son généreux larcin ;
C’est la science humaine avec un nom divin.