Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce n’est pas une femme, un être passager,
Qu’un souffle du printemps voit éclore et changer,
Qu’ils adorent : c’est Dieu sous des formes humaines,
L’abrégé rougissant de tous ses phénomènes !
C’est Dieu, voilé de grâce et de fragilité,
Pour accoutumer l’homme à sa sublimité,
Qui donne et qui reçoit, qui rêve et qui soupire,
Qui bénit d’un regard ce qu’enfante un sourire ;
C’est le dieu, qu’ils sentaient dans leur sein graviter,
Qui prend, sans s’obscurcir, nos traits pour s’attester :
C’est l’œuvre universel exprimé par un être,
Leur poëme animé, qui vient leur apparaître !
Q’ont-ils besoin des vers pour le traduire au jour ?
Le poëme est vivant, il respire ! L’amour
Rend visible à leurs yeux cette intime harmonie,
Qui vibre sourdement dans le sein du génie,
Et le bonheur enfin retient silencieux
L’orgueil explorateur, qui convoitait les cieux.