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Leur chute, jusqu’ici, n’a retenu personne.
D’une ignorante audace exemple monotone,
On voit, à chaque instant, quelque nouveau mortel,
Aller, de tous côtés, chercher les clefs du ciel,
Remuer les débris de toutes les poussières,
Courir, sans les briser, de barrière en barrières,
De la terre au soleil promener leurs efforts,
Et, sur les flots mouvans du sable de nos bords,
Dresser dans les brouillards leurs échelles de brume.
Vingt fois tombés, leur force à la fin se consume.
Las de voir tous ces flots de mystères épars
Submerger leur pensée, ou noyer leurs regards,
Tous ces grands scrutateurs finissent par suspendre
L’assaut d’un univers qui ne veut pas se rendre.
Ils lèvent le blocus, dont ils cernaient les cieux,
Et l’aile, qu’empruntait leur rêve ambitieux,
Pour fendre de l’éther les vagues étoilées,
Les ramene bientôt de ces mers reculées,