Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/244

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que d’autres, envieux d’un but inaccessible,
Ont usé leur talent à gravir l’impossible i
Des êtres ont paru, dont l’esprit pénétrant,
Jetaient sur le problême un éclair conquérant,
Qui, sondant son dédale aux lueurs de la lyre,
Y lisaient d’un coup-d’œil tout ce qu’on peut y lire ;
Mais semblables au Dieu qui créa l’univers,
Qui sur le flanc des monts, dans les bois, sous les mers,
De ses plans d’unité dispersa les vestiges,
Ces hommes, confidens de merveilleux prodiges,
Ont, portant leurs rayons sur mille points divers,
Eparpillé l’énigme et son mot dans leurs vers.
Leur vaste front peut-être a conçu la nature :
Mais le langage humain, comme un miroir parjure,
En les réfléchissant, a brouillé leurs trésors ;
L’inflni révolté s’est cabré sous leurs mors.
Accablés d’un secret trop fort pour nos organes,
Un sens leur a manqué pour le dire aux profanes,
Et le génie humain, stérile en tout créant,
Dans leur chef-d’œuvre même a signé son néant.