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Cherche aux bords des ruisseaux, dont l’écume est fleurie,
La paix qui s’y balance avec la rêverie ;
Les lilas entr’ouverts parlent déjà d’amour,
Et la gloire sourit dans les rayons du jour.
Tout m’enchantait alors, et, paré d’allégresse,
Au banquet des jardins conviait mon ivresse.
Rien n’appelle à présent mes transports : ton départ
A desséché mon âme, et vieilli mon regard,
Et l’insecte hideux, qui vit dans la poussière,
File autour de mon luth sa toile casanière.

Je déteste aujourd’hui le retour du soleil,
Et des champs repeuplés le verdoyant réveil.
La terre caressante étincelle de charmes ;
L’univers se ranime, et je meurs dans les larmes !
Que me font aujourd’hui ces feuilles, ces ruisseaux,
Et ces mouches d’azur sur les boutons nouveaux,
Ces papillons, ces fleurs, la campagne si belle,
Qu’elle verra sans moi, que je verrai sans elle !