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Viens, comme un mot du cœur, qui se change en promesse,
Aux pleurs de la mémoire arracher leur tristesse :
Qu’à force de rêver, de répéter ton nom,
Un rayon de ton âme éclaire ma prison,
Et, sous mes doigts glacés réveillant la peinture,
A mes crayons éteints rattache la nature.

Que j’aimais ses trésors, Maria, quand ta voix
Semblait, en l’admirant, me révéler ses lois !
Je sentais tout le ciel, échappé de ton âme,
Se fondre avec la mienne en essence de flamme.
L’air devenait si pur, quand tu le respirais,
Et les gazons si doux, quand tu les parcourais !
Quand ton ombre, à mes pieds, glissait sur la bruyère,
Un réseau de bonheur couvrait pour moi la terre ;
L’eau pour te réfléchir s’épanchait en miroir,
Le ramier suspendu s’arrêtait pour te voir :
Amoureuse de toi, je croyais qu’une étoile
Ne passait dans les cieux que pour dorer ton voile,