Toi, qui veux voir mon nom briller dans le lointain,
Chasse, en m’apparaissant, les brouillards du chagrin,
Et de ce cœur aigri, battu de tant d’alarmes,
Distrais, en t’y posant, l’amertume des larmes ;
Concentre autour de moi ta grâce, ta beauté,
Tes caprices de pleurs, tes élans de gaîté ;
Que je relise encor le ciel dans ton sourire,
Le ciel, où tu m’as dit que l’amour se retire ’.
Ramène à mes foyers, où tu venais t’asseoir,
Ces jours si bien remplis du bonheur de te voir,
Et quand ils reviendront, ralentis leur vitesse.
Rends-moi de mes baisers la prodigue richesse,
Et mes soirs d’autrefois inconnus de l’ennui,
Et mes nuits sans écho dans mes nuits d’aujourd’hui !
Sais-tu combien, sans toi, l’existence est stérile,
Le travail importun, l’étude difficile,
Combien le jour épais se traîne avec lenteur ?
D’un voile sombre et lourd l’obscure pesanteur
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