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S’il voit que son Éden, dont un Dieu le rejette,
Redescend sur la terre où revit Juliette,
Si, croyant par la mort son divorce abrogé,
Son divorce renaît par la vie alongé ?

C’est alors que, cédant à ce surcroît d’alarmes,
Doit éclater au cœur l’anévrisme des larmes :
C’est là que, déployant ses efforts ramassés,
L’art doit trouver des pleurs qu’on n’ait jamais versés ;
Ou plutôt c’est ici que tout génie expire,
Et coupe, en se taisant, les cordes de la lyre.
Tous les arts, en un seul pétris par la douleur,
Ne descendront jamais jusqu’au fond du malheur,
Ne monteront jamais au faîte du martyre ;
Il a fait reculer la plume de Shakspire.
Ne creusons pas non plus ce gouffre de terreur :
Laissons à Roméo son ivresse d’erreur ;
Son âme n’aura pas fini d’ouvrir ses ailes,
Que d’autres s’ouvriront pour voler avec elles.