Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

» Qu’il batte en s’éteignant, comme il battit toujours !
» Nous n’avons pas, hélas ! pu mêler tous nos jours ;
» Mais nous pouvons, au moins, marier notre cendre.
» Accours, accours du ciel, si tu peux en descendre ;
» Que Roméo se meure, en s’appuyant sur toi !
» Attends-moi, Juliette ! à mon ombre, attends-moi ! »

Changez en sons plaintifs ces transports d’harmonie,
Qu’efface de mes vers la dormante aphonie,
Et voyez si son âme, ivre de défaillir,
Dans son ciel funéraire ira s’ensevelir.
Courbé sous un exil, dont la mort le délivre,
Si vous voulez qu’il pleure, ordonnez-lui de vivre.
Mais quand fuyant ce monde, à ses yeux dévasté,
Il croit toucher les bords de l’immortalité,
N’allez pas lui donner les larmes du vulgaire ;
Que ferez-vous de lui, si Dieu, dans sa colère,
De son second hymen révoquant le flambeau,
De l’ombre qu’il poursuit dépeuple son tombeau,