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Toi-même, Maria, sois ce rayon sublime,
Qui signale à mes pas les ruses de l’abîme :
Fais luire sur mon front le bienfait d’un coup-d’œil.
Par l’hydre du chagrin cerné sur mon écueil,
Deviens, pour m’affranchir, mon armure et mes armes !
Que je sache où pleurer, quand j’ai besoin de larmes :
Que je puisse, de loin, te voir à chaque instant,
Te voir, te respirer encore en te quittant !
Oh ! ce n’est plus un nom, de l’éclat que j’envie,
De la gloire ! C’est toi, c’est le bonheur, la vie,
Un talisman sacré, qui combatte le sort,
Qui désarme de fiel l’aiguillon de la mort.
Couvre-toi, si tu veux, d’un nuage, d’un voile,
Mais brille, dans ma nuit, comme une sainte étoile,
Rends-moi mes jours heureux, et sitôt révolus,
Rends-moi mon ciel d’hier, et ne le reprends plus !