Je saurai sous tes yeux traîner tous les rivages,
Ou sur le char des sons promener tes voyages.
Veux-tu de la nature interroger les lois,
Des corps analysés décomposer le poids,
Des trois règnes du monde explorer le domaine,
Ou les plans compliqués de la masure humaine ;
Savoir pourquoi des mers l’empire dépendant
Au croissant, qui le presse, obéit en grondant ;
Quelle puissance enfin, dans ses mains souveraines,
De l’infini, qui marche, ose tenir les rênes ?
Parle, et de l’univers démêlant les anneaux,
J’irai de ses secrets rassembler les faisceaux,
Et des flancs de la terre extirper ses oracles ;
Et si tu veux, du ciel pénétrant les miracles,
Des astres rapprochés mesurer les sillons,
Je puis, sous mon compas rangeant leurs bataillons,
Déployer, à tes yeux, leurs enseignes de flamme :
Ce que tu veux connaître est inné dans mon ame.
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