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Viens donc en rajeunir les douloureux rameaux ;
Tout morcelé qu’il est d’inexorables maux,
Cet arbre peut encor, opulent de feuillage,
Te nourrir de parfums, ou t’enivrer d’ombrage,
Et, baignant son sommet dans les sources du jour,
Y puiser un éclat égal à mon amour.

Exauce ma prière, et choisis les richesses
Qu’il faudra t’apporter pour payer tes largesses :
Si tu veux tout savoir, je puis tout découvrir.
Quels mystères d’élite irons-nous conquérir ?
S’agit-il de descendre aux mines de l’histoire ?
Dans ce dédale obscur, dirigeant ta mémoire,
Je ferai, devant toi, passer, ressuscités,
Les peuples engloutis sous leurs mortes cités,
Et des ressorts cachés de leur grandeur éteinte,
Tourner, en l’expliquant, le muet labyrinthe.
Veux-tu voir le sol même où dorment leurs débris ?
A ma lyre nomade enchaînant ces pays,