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Messagère de paix, d’amour et d’harmonie,
Epure de tes feux l’horizon du génie ;
Viens, sous ta forme humaine, embellir ton autel,
Ou, comme les baisers d’un astre fraternel,
Viens, d’un suc lumineux imprégnant son argile,
Suspendre tes rayons à mon laurier stérile.

Toi, dont l’essor viril se plaît sur les hauts lieux,
Prête au mien pour t’y suivre un éclair de tes yeux.
Arbre surnaturel, qui grandit d’âge en âge,
Tu veux que, s’emparant des trésors du langage,
La pensée abondante étincelle de vers :
Dégage ses bourgeons du frimas des revers.
Pareil à l’oranger, dont la verte couronne
Mêle, aux fleurs du printemps, l’or mielleux de l’automne,
Et sous un globe mûr en montre un qui mûrit,
Tu veux, à tout produire asservissant l’esprit,
Le voir dans tous les temps prodiguer ses offrandes,
Et plier à la fois sous toutes ses guirlandes :