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Où je pourrai mourir, comme je voudrais vivre ;
Mais que la route est longue et difficile à suivre !
Toi qui pourrais d’un mot en dissiper la nuit,
Tends-moi de loin la main qui m’a souvent conduit.
D’un fantôme de toi laisse au moins l’apparence
Entr’ouvrir le nuage où dort mon espérance.
De mon ciel fugitif impérissable dieu,
Assourdis-moi l’écho de ton dernier adieu,
Et vers son but obscur éclairant mon voyage,
Fais marcher devant moi ta lumineuse image.

Ne me refuse pas, Maria ; secours-moi !
Pour ranimer ma force, entoure-la de toi :
Dore de ta pitié le désert de ma vie.
Si jalouse autrefois du talent qu’il m’envie,
Veux-tu que par l’amour sourdement dévoré,
Vers un sombre avenir je chemine ignoré,
Et jeune encor, dans l’âge où la pensée ardente
Déploie à tous les vents une aile indépendante,