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Dans l’Eden de nos champs nous parler de la terre,
Sans craindre que jamais son contact ne l’altère,
Ou gravir les coteaux, pour que le vent du ciel
Jette, dans notre amour, quelque souffle immortel.

Brillant de cet amour dont la ferveur l’invente,
Que ton séjour est beau, ta cabane vivante !
Le vois-tu, Maria, ce séjour enchanté,
De nos ennuis présens percer l’obscurité,
Comme sous les frimats de notre ciel sévère,
Les touffes de verdure, où rit la primevère !
Là j’ai mêlé pour toi le luxe des cités,
Au luxe éblouissant des plus riches étés,
Et sur tes blancs vitraux, cachés dans les soiries,
Fait courir du jasmin les vertes draperies.
De Grenade pour toi réveillant l’Alhambra,
J’ai, sous le dôme obscur où ton luth rêvera,
Emprisonné de fleurs la fraîcheur d’une eau vive,
Et d’arbustes élus la richesse captive