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Mais qu’importe qu’un nom, conquis par nos travaux,
De sa riche fumée aveugle nos rivaux !
Le génie est plus pur, ne voulant rien atteindre :
Il ne sert qu’à sentir les biens qu’il pourrait peindre.
Brillant et captieux, sans prétendre éblouir,
Sûr, inspiré par lui, d’un cœur pour l’applaudir,
Il traite, avec le ciel, de pensée à pensée :
A chaque élan du cœur, l’âme est récompensée.
Dictés par tes regards, écrits à tes genoux,
Mes accens inconnus te paraîtront plus doux.
Viens, c’est à ton sourire à me donner la gloire :
L’avenir que j’espère est tout dans ta mémoire.

Qui s’occupe, d’ailleurs, à noter ses transports,
Quand, devançant notre âme et ses vagues accords,
La nature partout sait, d’une main savante,
Transformer notre songe en image vivante ?
Loin des pieds citadins, germant comme les fleurs,
Nos vers, avec l’aurore, émaillent l’herbe en pleurs,