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Ou, dans un sein chéri, cacher mon front mourant,
Comme, sous les rideaux du cactus odorant,
Un oiseau du tropique effrayé par l’orage !
Oui, c’est là, sous l’yeuse et son luxe d’ombrage,
Qu’il faut asseoir sa tente à l’abri des humains !
Le secret du bonheur n’est pas sur leurs chemins.

Que de fois, sur ces bords, que ma tristesse envie,
Un souffle poétique a transporté ma vie,
Et du nom, qu’à regret ont voilé mes concerts,
Réjoui sans effroi l’écho discret des airs !
Terre vierge et sans tache, univers de jeunesse,
Rapproche-toi de moi, comme un port d’allégresse,
Comme un temple, où l’on aime à la clarté du jour !
Je suis las de cacher l’orgueil de mon amour :
Mes élans, comprimés sous le joug du silence,
Ont besoin de s’étendre enfin dans l’existence.
Comme un vaisseau, chargé des fruits du paradis,
Viens, de deux pélerins, qui cherchent leur pays,