Que ces vers, suspendus aux arbres de tes rives,
Gémissent quelquefois, dans les feuilles plaintives,
Comme un soupir d’amour, qui te viendra des cieux ;
Ou, si des chants sacrés les mots consolent mieux,
Comme ces luths bannis, dont un peuple en détresse,
Aux saules de l’Euphrate, attachait la tristesse,
Et qui, pleurant aussi loin de leur nation,
Murmuraient : Israël, souviens-toi de Sion !
Pourquoi tourner la tête, et paraître affligée ?
Ton espérance, à toi, n’est pas découragée ;
L’horizon de ta vie, encor rose et vermeil,
N’est pas, comme le mien, délaissé du soleil.
Moi, je suis né proscrit, tout me devient supplice :
Ma lèvre, en l’effleurant, change l’eau du calice ;
Un nuage à demeure est fixé sur mon front ;
Et plus sombre que lui ma pensée y répond.
Pourquoi voudrais-je encor obscurcir ta carrière,
Et, comme l’albatros, dont l’aile meurtrière,
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