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Oh ! ne me donnez pas ce malheur à prévoir !
Quels que soient les foyers, où je doive m’asseoir,
De nos pas divorcés repoussant la distance,
Laissez vivre mon nom près de votre existence : ’
Et, comme un ruban noir, qui de son dur reflet
N’obscurcit point un lys, en nouant un bouquet,
Qu’il se mêle à vos jours, sans en ternir la trame.
Réservez-moi long-temps une place en votre âme,
Et que ce lieu, témoin de mes vœux éplorés,
Vous parle encor de moi, quand vous le reverrez !

Toi, qui seras heureuse, écoute encor cette onde,
Quand elle roulera mon nom passé du monde !
Prête encore les yeux à ces astres si doux,
Que je ne verrai plus, le front sur tes genoux,
Mais qui pourront parfois, si tu les lis encore,
Teindre de ma pensée un rayon qui t’implore.
Je te laisse, en partant, ces lieux pour souvenir,
Et ces astres, ces eaux, ces vers pour te bénir ;