Qu’à l’heure du travail, ma tardive écolière
Vint chercher, en jouant, sa leçon journalière,
Mes battemens de cœur paralysaient ma voix,
Et tous mes mots d’amour me manquaient à la fois ;
Je ne voyais plus qu’elle, et non plus la nature ;
J’avais, sans rien garder, moissonné sa parure ;
Les oiseaux, qui chantaient, ne laissaient plus, des cieux,
Tomber, comme un écho, leurs chants mélodieux,
Et le parfum des fleurs, voguant sur les nuages,
A mon esprit glacé n’apportait plus d’images.
Excepté Maria, tout semblait se flétrir.
Se peut-il qu’un bonheur nous fasse tant souffrir !
Assis à côté d’elle, un obstacle invisible
Jetait, entre nous deux, sa barrière inflexible ;
Ma main, qui la cherchait, craignait presque sa main ;
Je respirais trop près, ou trop loin de son sein ;
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