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Je ne crus les savoir que pour les lui montrer.
Dans des sentiers prévus, fier de m’aventurer,
Je comptais, inspiré par ces leçons divines,
Et de l’ennui, pour elle, arrachant les épines,
Cultiver son esprit, sans jamais le lasser ;
J’espérais, lui sauvant la peine de penser,
Que son cœur apprendrait plutôt que sa mémoire.
En me le répétant, je parvins à le croire.

Que de secours, disais-je, aussi prompts que mes vœux,
Viendront, sans que j’y songe, aguerrir mes aveux !
Que d’heureux incidens une leçon rassemble,
Pour exhorter l’essor d’un hommage qui tremble !
Que de fois, dans un livre, on voit se décider
Le secret hasardeux qu’on craignait d’aborder,
Et, sous le voile adroit de l’auteur qu’on admire,
Comme on se dit souvent ce qu’on n’osait se dire !
Tous ces baisers, éclos d’un récit suborneur,
Dont deux ombres du Dante ont gardé le bonheur,