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tant de pierres précieuses en regard de sa pauvreté ?

J’ajouterai, pour prévenir l’obscurité dont on pourrait taxer quelques vers du troisième livre (supplique, Invocation, Cosmodicée), qu’à l’époque où je les écrivais, je m’étais condamné à reprendre un long poème, qui devait s’appeler L’univers, que personne sans doute ne m’obligeait de commencer, mais qu’on m’a souvent forcé d’interrompre. Ce peu de mots suffit, je crois, pour expliquer ce qu’on pourrait trouver de nébuleux dans les trois morceaux que j’ai cités. Ces compositions étaient comme le prélude d’un travail plus sérieux, une sorte d’élan, d’encouragement, que je me donnais pour y atteindre ; mais, Dieu merci sans doute, je ne me suis pas encouragé.

Mon intention était de joindre à ces préliminaires quelques réflexions, justes peut-être, au moins spécieuses, sur le langage particulier de la passion, sur le caprice de ses métaphores, ses ruses, ses hardiesses, ses raffinemens de subtilité, sur ce qu’on appelle dans Pétrarque de l’afféterie, de la recherche ou de la manière. La lecture assez habituelle de ce poète m’a fait croire qu’il n’y a souvent rien de plus