Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme dans ce miroir, où l’art de la magie,
De nos foyers éteints rallumait l’effigie,
Et qui, des yeux confus dissipant les brouillards,
Dans l’univers d’un rêve entraînait nos regards,
Faites flotter pour moi, dans les sons du langage,
De cette époque absente une visible image.
Mon amour inquiet, qui veut tout adorer,
De toute sa maîtresse aspire à s’entourer.
Pélerin du passé, je veux, triste ou ravie,
Que mon âme recule au seuil de votre vie :
On a si peu de temps à s’aimer ici-bas,
Qu’on cherche à l’alonger du temps qu’on n’aimait pas.

Ne me cachez donc rien. Vous, brillante et légère,
Chez qui les défauts même ont le talent de plaire….
On a dû vous le dire, avez-vous écouté ?
Si jeune, Maria, quelle fatalité,
Sans pouvoir de vos traits altérer l’élégance,
Attriste de pâleur leur muette éloquence ?