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Pourquoi donc m’asservir à vous les révéler ?
Vos vertus, Maria, je n’en veux point parler,
Tous ceux, qui vous verront, prétendront les connaître :
L’amour seul, plus adroit, plus clairvoyant peut-être,
Découvre des défauts, qu’on masque à tous les yeux :
Ce qu’on cache le plus est ce qu’il voit le mieux.

Si mon esprit, jaloux de montrer sa science,
Osait, une seconde, armé d’expérience,
Laisser tomber sur vous des regards indiscrets^
Sans de trop grands efforts, croyez que j’y lirais :
Une incrédulité des choses de la terre,
Qui, d’un cœur méfiant, accuse le mystère,
Et cette ambition des soins de l’amitié,
Qui se fait tout donner, pour rendre la moitié :
Un charme de douceur, qui plaît à trop de monde,
Une sincérité, qui craint d’être profonde,
Et qui, trompant l’oreille, en agaçant nos vœux,
Dérobe ses secrets derrière ses aveux :