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Impossible ! Les mots voilent tout d’un nuage ;
La nature, rebelle aux ruses du langage,
Échappe à ses efforts, et rit de nos combats :
L’esprit ne peint d’attraits que ceux qu’on ne voit pas.

Richesse involontaire, on peut vanter des charmes,
Dont l’éloge souvent est écrit dans nos larmes ;
Mais quel prix, à vos yeux, peut avoir cet encens,
Dont le fade tribut cherche à leurrer vos sens ?
Laissez ce vain hommage à l’orgueil qu’il caresse :
En flattant la beauté, c’est à Dieu qu’on s’adresse.
Sur votre âme plutôt interrogez mes vers ;
Et quand, armés de traits légèrement amers,
Vous les verriez, fuyant le ciel qui les attire,
Dans leur vol plus terrestre effleurer la satire,
Qu’importe ! nous savons qu’on ne vous apprend rien,
En louant des attraits que vous connaissez bien.
S’il n’est pas un regard qui ne vous en réponde,
Vous en êtes plus sûre encor que tout le monde :