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Diraient que vos cheveux, baisés par le soleil,
De ses rayons d’automne ont le reflet vermeil,
Et que de leurs anneaux, dont la courbe soyeuse
Cache d’un large front la pâleur sérieuse,
La gaze, en s’abaissant, pourrait, si vous vouliez,
Couvrir d’un réseau d’or l’albâtre de vos pies :
Qui vous reconnaîtrait ? Chaque détail ressemble ;
Mais comment les contraindre à former un ensemble ?
Chacun groupe à son gré tous ces attraits divers,
Et le portrait manqué reste épars en nos vers.

Si votre âme candide, encor qu’un peu hautaine,
De vos yeux languissans a velouté l’ébène,
Amolli de vos traits la noble austérité,
Et, pour en adoucir la teinte de fierté,
Sur vos lèvres toujours vient jeter un sourire,
Je le dis ; mais comment esquisser sur la lyre,
Et l’éclair d’un regard, qu’on croit venir du cœur,
Et la pourpre railleuse, où glisse un ris moqueur ?